Merci de votre attention.

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En face de La Rochecorbon, la Loire où ce qu’il en reste. 22 Septembre 2019.

Depuis longtemps, je me pose cette question.
Et je ne suis pas le seul :

Comment est-il possible que notre système, dans un pays en voie de désindustrialisation massive, résiste dans son modèle social ?

Attaqué de toute part par les tenant d’une Europe Libérale, voire ultra ou néo-libérale, elle-même, logiquement incapable d’instaurer un système social et une mutualisation des aides accordées entre tous les pays, (les plus riches comme d’habitude refusent de redistribuer vers les plus pauvres, un grand classique de l’inégalité et d’ailleurs ce serait contre son modèle), incapable de faire la péréquation des déficits et des profits, et de limiter les profits records des multinationales et autres géants du numérique, hébergeant en son sein des nations dont le dumping social et fiscal sont devenus le fonds de commerce, comment est-il possible que notre pays continue de financer son modèle en s’endettant sans que le système s’effondre?
(Et ce pays, en Europe, c’est principalement la France).

A ce dilemme, s’ajoute la question de l’environnement que tout esprit construit intellectuellement est amené à penser qu’elle n’aura pas de solution, dans un modèle devenu par la mondialisation, ultralibéral.

 

Le problème moral se double d’un problème climatique.

Aucun économiste orthodoxe ne veut sérieusement envisager une décroissance soutenable et une baisse des prix permettant un mieux vivre: on n’imagine pas le monde ralentir ainsi que les cadences de nos vies, on n’imagine pas trop, non plus, nos concitoyens choisir d’autres représentations sociales qu’avoir une grosse voiture, une grande maison hyper chauffée, de voyager en avion à chaque congés, d’aller au ski, de partir tous les week-end loin de chez soi.
Dans une conversation, beaucoup voudront bien l’admettre, mais dans les faits, on remarquera vite que le «oui mais moi je…» sera de mise au nom de l’ego, au nom de l’ambition, au nom de l’ascension sociale, de la satisfaction égoïste de ses désirs.
La génération Dolto (dont je fais partie, mais dont les préceptes n’ont pas eu d’influence sur mon éducation) a beaucoup été élevée dans le sens du respect de l’enfant, de la prise de son avis, etc., toutes bonnes choses évidemment mais qui bien mal comprises ont poussé le balancier de la culpabilité des éducations répressives vers celui de la fabrication de petits «narcisses»  insupportables et, en rien prêts à céder un pouce de terrain de la sphère de leur petit confort. Et qui plus est, cette éducation  a construit une génération qui, en majeure partie, ne sait pas vivre dans les espaces communs, en respectant ses voisins, la propreté, etc.

Je remarque, souvent, comment sont traités les moyens de transports urbains, trottinettes et autres vélos loués par des sociétés privées ou des municipalités, c’est effarant de gâchis: la destruction, la malveillance, l’inconséquence, la désinvolture avec laquelle l’usager-client peut se comporter au principe qu’il a payé (ou pas) une location pour le dit-engin.
Cela en dit long sur l’état d’esprit, et au final,  on fait pareil avec la planète qui nous fournit pratiquement gratuitement eau, air, espace, nature … la comparaison n’est pas si osée qu’il n’y parait.

 

Une génération hyper-consciente des risques que l’on encoure semble pourtant émerger.

Dans la foulée, Greta Thunberg.
Dont nos politiques se sont odieusement moquée en France cette année, ceux qui ont oubliés qu’ils ont rêvé d’un autre monde et ceux qui étaient bien contents qu’il soit comme il est pour satisfaire leur insatiable ambition, tandis qu’aucune autre voie ne soit sérieusement envisagée, on parle de limiter les émissions de CO2 mais paradoxalement, on ne peut qu’appeler à plus de croissance pour sauvegarder le système. Il faudrait limiter la consommation mais c’est elle qui tire le pays, et sachant que depuis toujours toute croissance ne s’est réalisée que sur les ressources naturelles, le pillage de nos énergies fossiles, pétrole, gaz , bois, charbon , métaux  précieux et terres rares, pour nos nouvelles technologies , etc. etc.

C’est ce qu’on appelle la Quadrature du cercle, et peu de gens osent dire que notre planète est surpeuplée, dorénavant en raison de nos trains de vie. Ce n’est pas politiquement correct de le dire, (encore faut-il qu’il y ait plusieurs milliards de pauvres), ces pauvres qui ne sont pas concernés par la consommation et qui souvent fabriquent, au dépend de leur existence, les produits manufacturés que nous surconsommons. Tant que la plus grosse marge est réalisée en magasin dans nos chaines franchisées et nationales … tout va bien.

 

Les sujets se sont bousculés pour la rédaction d’articles cet été d’autant qu’à l’été sec de l’année dernière, s’est rajouté celui très sec de cette année. La Loire toute proche de chez moi est toute en sable, les nombreuses îles centrales n’en sont plus vraiment :  il ne reste, à beaucoup d’endroits, qu’un fleuve réduit à l’état de rivière. Les petits oiseaux se font rares en cette fin d’été, il n’y a plus beaucoup de chants aux aurores. Autant de signaux qui devraient nous alerter tout comme les forêts primaires d’Amazonie, d’Afrique, de Madagascar, les forêts de Sibérie qui ont brûlées plus que d’habitude cet été.

Que dire à un(e) habitant (e) des Bahamas qui a tout perdu avec le cyclone Dorian ?

Que le changement climatique n’est pour rien dans la violence du cyclone ?

Les scientifiques nous disent ce n’est pas la planète qui est en danger, c’est l’humanité de cette planète qu’il l’est, au moment de la catastrophe, nous devrons nous souvenir des belles choses …

( A suivre )

Pierre Yves.
Le 22/09/19.